Saint Georges et l'esprit chevaleresque médiéval

M. C. García Ferre et G. Barceló Francés

Saint-Georges a été martyrisé par l'empereur romain Dioclétien autour de l'année 303 une. de C., près de Lydda (actuellement Lod à côté de Tel Aviv) en Israël. Son culte, a commencé à s'étendre dans toute la chrétienté à partir du s. VI et apparaît dans les "Histoires des Martyrs" de Saint Bède dans le s. VIII. Mais le véritable développement du culte en Europe a eu lieu surtout au Moyen Âge et de nombreux auteurs l'attribuent aux croisades..

En Angleterre, a une importance symbolique particulière à la suite de la croisade menée en Palestine par le roi anglais Richard Cœur de Lion (Richard cœur de lion) la 1189 Al 1192. Le roi anglais rendit à la chrétienté les territoires où se trouvaient les reliques du saint. C'est pourquoi le roi Richard a pris le Saint comme son propre patron et de sa cavalerie (encore aujourd'hui les soldats anglais l'ont comme leur propre modèle, ce qui est aussi le cas en Angleterre, et son insigne est resté sur le drapeau de la Grande-Bretagne, appelé "Union Jack"). Il est fort possible qu'avec cet événement le culte du patron commence, à la fois religieux et chevaleresque, à travers l'Europe.

D'autre part, à la suite des légendes autour des croisades, la légende de Saint Georges et du dragon se répandra, il peut être basé sur le mythe grec de Persée et Andromède, où ce dernier fut sauvé par Persée des mains d'un monstre marin. Les auteurs chrétiens rapportent la légende à la lutte du bien et du mal. La légende a présenté à Saint-Georges le chevalier salvateur de la fille du roi aux mains d'un dragon en échange de la christianisation du peuple. Toutes ces choses ont fait du Saint l'incarnation de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge. Les chevaliers portaient sur leurs tabards la croix rouge sur fond blanc qui apparaît alors dans toute son iconographie..

Au XIIIe siècle, dans la couronne d'Aragon, Le roi Jacques Ier fit du Saint son patron et plaça ses troupes sous la protection du personnage. Il est très possible que le mécénat ait été influencé par les croisades. Il faut être clair que l'esprit de la Reconquête sur la péninsule avait avant tout des raisons socio-économiques importantes, mais en même temps, il y avait un certain sens religieux très semblable à celui des croisades: la lutte contre les musulmans pour tenter de récupérer les terres que la chrétienté reconnaissait comme leur. James I lui-même a essayé l'année 1209 d'organiser une expédition en Terre Sainte qu'il n'a pas pu mener à bien.

Le mécénat de Sant Jordi se répand progressivement dans toute l'Europe: Venise, Gênes, le Portugal, Russie, La Catalogne et l'Angleterre se l'approprient. En revanche les Ordres de Cavalerie dédiés à leur nom sont étendus, A l’any 1201 l'Ordre Militaire de Sant Jordi d'Alfama apparaît en Aragon. En Angleterre le 1347 Edward III a fondé l'Ordre de la Jarretière (Ordre de la Jarretière) qui n'avait aucun caractère religieux, mais plutôt tenté de récompenser les chevaliers à une époque où la chevalerie était déjà en déclin.

Littérature européenne des XXIe siècles et surtout des XIIIe et XIVe siècles, il offre un large panorama du parfait chevalier chrétien avec les romans dits de chevalerie: L’Emetis de Gaulle, le Tirant lo Blanc ou le Curial et Guelph, reflètent ce sens aventureux et chevaleresque que retrouvera plus tôt le roman historique romantique au XIe siècle. Cervantès lui-même, nomme le Saint dans la « Chute ».

L'iconographie de Sant Jordi est très étendue. Il apparaît représenté debout, armé comme un chevalier croate; donc on le trouve dans la cathédrale des chartes en France, la célèbre sculpture de Donatello à Florence, dans les peintures vénitiennes de Mantegna ou en Catalogne avec les peintures de J. Huguet. Cette iconographie est celle prise par Sant Jordi « El Vellet » que nous avons à Banyeres. Une autre iconographie est celle présentée à Sant Jordi à cheval, tel qu'il apparaît dans la cathédrale de Prague ou dans le palais de la Generalitat, a Barcelone.

L'iconographie la plus représentée est celle de Saint Georges terrassant le dragon, basé sur la légende; c'est comme ça qu'on le voit dans les peintures de Raphaël, Rubens… et dans toutes les représentations actuelles existant dans le village.

Dans l'église de Santa Anastasia à Vérone, des épisodes de la vie du Saint sont peints par Pisanello, ainsi que dans les tableaux gothiques de Bernat Martorell en Catalogne.

Il convient de noter comment St. George est représenté Alcoy. Dans la ville voisine, il est représenté tuant le Maure; c'est un cas unique auquel on pourrait donner une signification historique assez importante si l'on pense à la relation de Saint-Georges avec tout ce que nous avons dit auparavant; l'idée du chevalier médiéval chrétien combattant les infidèles, contre les musulmans.

BIBLIOGRAPHIE:

Le dictionnaire Cambridge sur l'héritage anglais.
Garcia de Cortazar, Le moyen Âge.
Histoire de l'Espagne, Alfaguara II.

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